Mon enfant entend mal : le dépistage
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Plus d’une naissance sur 1000 est concernée par la surdité ou la déficience auditive. Les causes de ce handicap sont multiples (hérédité, génétique, ototoxicité, pathologies autour de la naissance…). Seule solution pour améliorer la prise en charge de ces enfants : un dépistage précoce des troubles de l’audition. Malheureusement, celui-ci n’est pas encore systématique.
D’après l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé), “l’enfant hypo-acousique est celui dont l’acuité auditive est insuffisante pour lui permettre d’apprendre sa propre langue, de participer aux activités normales de son âge et de suivre avec profit l’enseignement scolaire général ”. La surdité du jeune enfant est une anomalie fréquente : 1 pour 1000 naissances dans une famille sans antécédent et 15 pour 1000 naissances chez les enfants à haut risque. La surdité a pour première conséquence de gêner le développement du langage. Elle peut rester longtemps méconnue et l’on peut croire, à tort, à un retard du développement alors que l’intelligence est normale. Quand ils ne sont pas décelés dans les premiers mois qui suivent la naissance, des troubles auditifs peuvent être dépistés plus tard dans le contexte de troubles déficitaires de l’attention et de la concentration, avec éventuellement hyperactivité ou des difficultés d’apprentissage.
Les signes qui doivent alerter
Observez votre enfant. Les signes alertants sont essentiellement : un enfant non intéressé par le monde sonore, un retard de langage oral, un enfant qui ne répond pas à l’appel de son nom au-delà de la première année, un trouble de la parole et de l’articulation…
La perte de l’audition a des conséquences très importantes. Un enfant qui n’entend pas ou mal a un retard de langage qui, sans diagnostic, peut provoquer un retard scolaire. Les difficultés de communication engendrent une souffrance profonde et une réaction d’isolement, quelquefois même à l’origine de troubles psychologiques. D’où l’importance d’observer régulièrement son enfant et d’écouter les parents.
De multiples causes
Il est important de distinguer deux grands types de surdité : la surdité de transmission et celle de perception. La baisse de l’audition peut exister dès la naissance. Elle est soit génétique, soit liée à une infection que la future maman contracte pendant la grossesse (rubéole…). D’autres incidents peuvent provoquer des surdités : maladies (otites chroniques négligées, méningite…), traumatisme crânien, certains médicaments, voire parfois tout simplement un gros bouchon de cérumen !
La surdité de transmission
Son origine un obstacle dans la transmission des sons jusqu’aux liquides de l’oreille interne qui engendre une perte auditive légère ou moyenne. Dans ces formes, l’oreille interne est normale. Le meilleur exemple en est le simple bouchon de cire ou la boule Quiès que l’on met dans son conduit auditif externe pour s’isoler du bruit. Ses atteintes peuvent entraîner des surdités légères à moyennes.
Le traitement : elle se soigne par un traitement médical ou chirurgical. Elle peut nécessiter un appareillage en attendant une intervention.
La surdité de perception
Son origine : elle est due à une atteinte de l’oreille interne ou à une lésion du nerf auditif ou des centres cérébraux. La perte auditive peut être légère, moyenne, sévère ou profonde. Elle entraîne en fonction de son degré des troubles d’apprentissage du langage oral plus ou moins importants.
Le traitement : il n’existe pas de traitement, hormis l’appareillage et la prise en charge orthophonique et pédagogique.
Peut-on dépister très tôt une déficience auditive ?
Des tests simples permettent de présumer de problèmes auditifs ou d’une éventuelle surdité dès les premiers jours ou semaines de vie. Ce dépistage précoce commence à se pratiquer dans certaines maternités. De façon générale, il est important que les parents observent les réactions de leur enfant aux bruits habituels (voix, radio, réveil, bruits de porte…). Au moindre doute, parlez-en au pédiatre qui orientera l’enfant vers un spécialiste qui utilisera des méthodes de dépistage adaptées à son âge.
En quoi consiste l’aide auditive ?
Les audioprothésistes proposent (sur prescription médicale) l’aide auditive la mieux adaptée à chaque enfant, en fonction de son âge, de son degré de déficience auditive et des progrès technologiques réguliers dans ce domaine. L’appareillage amplifie les sons aux deux oreilles de l’enfant : les bruits familiers, la parole, les voix des parents et la propre voix de l’enfant. De façon générale, l’appareillage consiste en appareils contour d’oreille.
Quelles sont les étapes ?
L’appareillage de l’enfant ne doit être fait que par des personnes spécialisées. La technique en elle-même de l’appareillage est simple, ce qui est plus compliqué c’est de bien tester l’enfant, répondre aux questions des parents et savoir gérer la douleur des parents. Il faut faire un appareillage précoce, mais rien ne doit être fait dans la précipitation. Il faut respecter la décision des parents. Il faut établir une relation de confiance avec l’enfant et les parents. Il faut tester l’enfant, présenter l’appareillage et présenter la prise d’empreinte.
Après la prise d’empreintes et après que l’appareil ait été réglé par l’audioprothésiste, ce sont les parents qui mettent en place l’appareil. Ensuite, l’audioprothésiste vérifie la tolérance, effectue différents tests et explique le fonctionnement de l’appareil. Des contrôles réguliers sont indispensables (tous les quinze jours au début, trois à quatre fois par an par la suite). Une prise en charge orthophonique et pédagogique s’effectue parallèlement à cet appareillage.
Bon à savoir
L’oreille est composée de trois parties : l’oreille externe, moyenne et interne. L’oreille externe est la seule visible. C’est elle que nous nommons quand nous parlons de l’oreille. Elle est faite d’un pavillon (qui a un peu la forme d’un entonnoir) et du conduit auditif externe qui lui fait suite. L’oreille moyenne, située au fond de ce conduit, est remplie d’air et contient le tympan et la chaîne des osselets. L’oreille interne est beaucoup plus profonde dans l’épaisseur de l’os de la base du crâne qu’on appelle rocher, sur lequel repose une bonne partie du cerveau.
Vrai / Faux
Il faut se méfier des cotons-tige ?
Vrai. Soyez vigilant. On se sert d’un coton-tige pour nettoyer et enlever la cire en croyant qu’on va bien faire. En fait, très souvent, surtout si le conton-tige est enfoncé un tout peu trop, il va renfoncer petit à petit la cire. Normalement, la cire s’élimine toute seule de façon physiologique.
Les tests de dépistage sont les mêmes d’un âge à un autre
Faux. Un matériel différent est utilisé selon l’âge : jouets sonores (cloches, tambourins, sifflets…), jouets qui émettent des bruits d’animaux étalonnés testant les fréquences aiguës, médiums et graves. Ces tests sont effectués hors du champ visuel de l’enfant. On observe surtout les réflexes et les réactions aux stimuli sonores chez le nourrisson et le jeune enfant. Jusqu’à 6 ans, c’est une audiométrie de conditionnement.
Son et décibels
On définit la perte auditive en nombre de décibels (dB). Le calcul de la perte auditive se fait sur les trois fréquences conversationnelles : 500 , 1000 et 2000 cycles/seconde (Hz).
– L’audition est normale si la perte reste inférieure à 20 dB.
– Une surdité légère correspond à une perte de 20 à 40 dB.
– Une surdité moyenne correspond à une perte de 40 à 70 dB.
– Une surdité sévère correspond à une perte de 70 à 90 dB.
– Une surdité profonde correspond à une perte de 90 à 120 dB.
Quelques exemples de ce que représente le volume sonore de :
– Feuilles légères agitées par le vent : 15 dB
– Chuchotement : 40 dB
– Conversation courante : 60 dB
– Klaxon de voiture : 80 dB
– Marteau-piqueur : 100 dB
– Bruit d’un réacteur d’avion : 120 dB
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